Il avait tenté de
persuader tout le monde que non, il ne pouvait pas être élu, ce
n'était pas possible, il n'était pas fait pour cela, il ne pouvait
pas devenir président, il n'en était pas capable, on lui en
demandait trop, il ne pouvait pas diriger le monde – que
dites-vous, le monde, mais pas seulement, l'univers entier,
l'ensemble des galaxies qui composaient l'univers connu et habité.
Norman Muller se décida
enfin à se lever, toujours morose. Il avait dit et répété au
technicien chargé de l'ordinateur qu'il devait y avoir une erreur
quelque part, il avait même, en cachette, vérifié le programme de
l'ordinateur, dans la mesure où ses maigres connaissances
informatiques le lui permettaient, mais aucune de ses tentatives
d'évitement n'avait fonctionné. Elu il était, élu il resterait.
Il devrait s'estimer
heureux, lui avait-on répondu. C'était un grand honneur, une
fierté, un motif de gloire que d'avoir été désigné par
l'ordinateur pour être élu Président de la Confédération de
l'univers, parmi 7 milliards de milliards d'humains potentiellement
élus. L'ordinateur ne pouvait se tromper, il désignerait forcément
la personne qui gouvernerait le mieux l'univers. Cela constituait la
base de son programme : élire le meilleur président possible. Et
tant pis si la personne n'avait pas envie d'être élue.
Création : 17/10/2015
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